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lundi 18 juillet 2016

Après la quête, le retour aux sources

Si vous êtes comme moi, le simple fait de retracer ses ancêtres et de documenter leur histoire ne suffit pas. L'accumulation de documents de preuve corrobore une hypothèse certes, mais ne comble en rien le vide identitaire laissé par les ruptures de transmission de l'histoire familiale dont les causes peuvent être multiples.

L'immigration est une de celle-là et la rupture est radicale dans ce cas. D'une part, il n'y a plus aucun membre de la famille pour raconter l'histoire familiale, et notre ancêtre migrant n'a aucune envie de la transmettre car il a fui cette histoire. Il ne souhaite que s'intégrer à son pays d'accueil, il y arrive souvent difficilement, et désire que ses enfants en fassent tout autant.

Une façon de combler ce vide, pour les descendants, est de retourner sur les traces de l'ancêtre dans le village d'origine, comme une sorte de pèlerinage. Ce village qui l'a vu naître et grandir, celui où il a appris son métier; celui qu'il a quitté pour un monde meilleur.

Des voyages sur la trace de mes ancêtres, j'en ai fait plusieurs: Lot-et-Garonne, Normandie, Toscane, Picardie, Ardèche, Charente-Maritime, Liège, Neuchâtel, etc.. Je suis la première à l'avoir fait dans ma famille. Des cousins ont ensuite également fait ce genre de voyage. De plus en plus de gens ressentent le besoin de le faire.

Dans trois mois, j'aurai terminé un cours en tourisme auprès d'un collège spécialisé en ce domaine. Mon travail consistera entre autre à créer des itinéraires de voyage. J'ai vécu des moments extraordinaires en retournant dans le pays de mes ancêtres. Je souhaite sincèrement donner la chance à d'autres de vivre de telles émotions, d'enfin boucler la boucle!

mercredi 19 janvier 2011

Statuaires et « figurinai »

L'émigration saisonnière et le colportage font partie du mode de vie des Toscans depuis longtemps. Dès l'adolescence, les garçons sont placés soit dans des familles d'artisans sculpteurs, ou bien ils sont envoyés chez d'autres «colons», et sont alors appelés «garzone» c'est à dire apprenti. Une fois formés, les jeunes sculpteurs partent quelques mois par année soit en France (Lyon, Marseille, Toulouse), en Écosse ou ailleurs en Europe puis rentrent au pays avec de quoi faire vivre leur famille et leur communauté. De même, de jeunes ouvriers agricoles sont appelés à se rendre soit dans la région de Maremme ou bien en Corse.

L'Apennin toscan a fourni à l'Europe ainsi qu'au Nouveau Monde une multitude d'artisans quittant leur pays à pleins bateaux dans l'espoir de faire fortune. Vers le milieu du XIXe siècle, les «figurinai» ou «figuristi», mouleurs de figurines de plâtre, et les statuaires élargiront leur rayon d'activités et se rendront en Amérique du Sud (Argentine, Brésil), mais aussi dans plusieurs villes d'Amérique du Nord (New York, Boston, Chicago, Montréal) voire même jusqu'en Australie. Les ouvriers agricoles, quant à eux, sont nombreux à se rendre en Californie.

De nombreux statuaires, comme les Bacerini, Catelli, Carli, Petrucci et Rigali s'établissent à Montréal et à Québec et, au cours des années, des associations et des alliances entre les familles se forment. Cette succession d'ateliers rend particulièrement difficiles l'étude de la statuaire et l'identification de leur production. Deux ateliers traversent les années, soit celui de Thomas Carli (1838-1906) et celui de Michele Rigali (1841-1910).

Qui étaient donc ces immigrants débarqués au Québec ou dans une autre des provinces canadiennes? Nous tenteront de retracer leur histoire.