Affichage des articles dont le libellé est Montréal. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Montréal. Afficher tous les articles

jeudi 23 mars 2017

Qui est Alessio Grieco ?

C'est en lisant les journaux de l'époque que nous en apprenons un peu plus sur la vie de la victime. Ce ne sont quand dans ce cas-ci que des bribes d'informations. La première difficulté réside dans l'établissement de son identité propre. S'appelle-t-il Grieco, Greco ou Greccio? Disons que les journalistes sont peu soucieux de ce «détail». Nous avons tout de même pu établir certains faits intéressants.

Tout d'abord, à l'instar de ses compagnons d'infortune, Alessio Grieco était un Napolitain. Au moment des événements il aurait 45 ans selon l'acte de sépulture inscrit au registre de la paroisse Saint-Ignace de Coteau du Lac. Nous savons aussi qu'il travaillait pour M. Poupare comme ouvrier au chantier du canal de Soulanges.





Grieco avait un frère à Montréal. Ce dernier n'y habitait plus au moment des événements. André Villani, dans sa déposition, précise qu'il est aux États-Unis depuis deux ans.


Par contre, Grieco a un beau-frère du nom de Mario Monetti, qui habite à Montréal. Celui-ci est marié à la soeur de la victime. 

La raison pour laquelle autant de compatriotes viennent témoigner, c'est pour prouver que la victime n'avait pas été impliquée dans une affaire de meurtre dans la région de Rimouski.

Ces extraits d'articles ont été tirés du journal La Patrie entre les 10 et 14 mars 1898, période de la tenue du procès.


Note: Nous n'avons pu obtenir une meilleure qualité d'image, les originaux ayant été numérisés à trop basse résolution.

mercredi 30 novembre 2016

In America 2 - Lorenzo Bonacorsi

Depuis notre dernière publication en avril dernier, nous avons retracé quelques documents fort intéressants, c'est le moins que l'on puisse dire, au sujet de Lorenzo dit Laurent Bonacorsi. Ce migrant originaire de Fornaci di Barga en Toscane a un parcours singulier. 

Tel que nous l'avions rapporté dans le premier article, Lorenzo quitte la Toscane pour New York en 1856 avec entre autre un cousin, Michele Rigali, pour y devenir statuaire. C'est à Manchester au Vermont que les deux Italiens s'installent. Nous sommes à l'aube de la guerre civile. 

Lorenzo poursuivra sa route jusqu'à Saint-Jean-sur-Richelieu au Canada où il ne risque pas de se faire enroler. Il y retrouve un compatriote, Cristino Stefani. Ils deviendront beaux-frères en épousant deux soeurs, Domithilde et Hélène Landry.

Lorenzo tente ensuite sa chance à Montréal. C'est vers 1867 qu'il y déménage. C'est à ce moment que sa vie basculera car il se trouvera mêlé à une affaires d'émission de fausse monnaie. Il sera formellement accusé de ce méfait avec deux complices le 20 avril 1869. Les trois sont emprisonnés à Kingston où ils purgent une peine de deux ans.

     Extrait du registre du pénitencier de Kingston de 1843 à 1890 (cote RG 13, D-1, 1047), page de gauche



      Extrait du registre du pénitencier de Kingston de 1843 à 1890 (cote RG 13, D-1, 1047), page dedroite

Le journal la Minerve publie les condamnations du 19 avril dans son édition du 20 avril 1869.



Laurent Bonacorsi sortira de prison le 1er février 1869, presque au terme de sa peine. Il rentre à Montréal rejoindre épouse et enfants et reprend son métier de statuaire. Cette condamnation affecta-t-elle sa réputation? A-t-elle eu un effet négatif sur ses affaires? C'est peut-être la raison expliquant que Laurent Bonacorsi prendra la décision de déménager à Lowell au Massachusetts vers 1880.

dimanche 27 novembre 2016

Luciano Martinelli, de Florence, sculpteur 2

Le 14 avril 2015, nous avons publié un premier article au sujet de ce migrant. Voici de nouvelles informations à son sujet.

Comme il l'a déclaré au recensement du Canada de 1901, Luciano Martinelli, serait arrivé au pays en 1853 et n'a pas la nationalité canadienne. L'artiste sculpteur aurait donc environ 19 ans à son arrivée. Nous avons pu établir ce fait grâce à ce qui est pour l'instant la toute première trace qu'il ait laissé de sa présence au pays.

Cette trace que nous avons de lui démontre bien que la vie n'était pas facile à Montréal à l'époque. Lucien Martinelli s'est retrouvé en prison à Kingston le 21 octobre 1858 pour avoir poignardé et battu quelqu'un ("stabbing" et soit "battery" ou "butting"), crime qu'il aurait commis à Montréal tel qu'inscrit au registre de la prison de l'endroit. Il a purgé une sentence de deux ans. Il est d'ailleurs sorti de prison le 18 octobre 1860 à l'expiration de sa peine. Pour en savoir davantage, il faudrait voir si les documents relatifs au procès ont été conservés par les Archives de l'Ontario ou non.

Voici le registre de la prison de Kingston, scindé en deux pour une meilleure lecture. Une flèche pointant vers Lucien Martinelli a été ajoutée sur la première image.


Le registre fournit quelques informations intéressantes ainsi qu'une description physique sommaire de l'individu. Lucien Martinelli, matricule 4486, est célibataire, a 24 ans, mesure 5 pieds 4 pouces et demi, a les yeux couleur noisette et les cheveux brun foncé. Il se dit ouvrier et déclare simplement être né en Italie. 
Martinelli, quelques années après son mariage, s'est établi à Kingston où la plupart de ses enfants sont nés. Il y est mort, par noyade, le 11 septembre 1914. On y déclare qu'il est né à Florence, Italie, et qu'il est le fils de Santiano Martinelli. 
Après avoir fait la recherche, cette naissance n'est pas consignée au baptistère de Florence. Nous n'avons toujours pas retracé de document précisant davantage le lieu de sa naissance.

samedi 9 avril 2016

Guido NINCHERI, artiste (1885-1973)

Guido NINCHERI est né à Prato, en Toscane, le 29 septembre 1885. Il est le fils de Pietro NINCHERI et d'Angiola Sabatina Maria ANDREOLI. Il étudie aux Beaux-Arts à Florence où il épousera Giulia BANDINELLI en 1913. Il se rend à Boston en 1913, puis s'établiera à Montréal dès 1914.

Registre des naissances de Prato, Archivio di Stato di Prato, Toscana.


Extrait de la liste de passagers du SS Canopic en 1913.

Guido Nincheri est l'un des plus grands artistes d'art religieux du Québec. On peut voir ses oeuvres dans plusieurs églises, dont Notre-Dame-de-la-Défense et Saint-Viateur d'Outremont à Montréal.

Extrait de l'annuaire Lovell de Montréal de 1920. Nincheri habite alors rue St-Urbain.


Extrait de l'annuaire Lovell de Montréal de 1930. Nincheri habite sur la rue Pie-IX à Montréal.


Plusieurs articles sont publiés en ligne sur lui et son oeuvre. Voici deux liens.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guido_Nincheri

http://www.memorablemontreal.com/print/batiments_menu.php?quartier=7&batiment=281&menu=histoire

vendredi 25 mars 2016

Casacalenda

Casacalenda est probablement le village qui a fourni le plus d'immigrants à Montréal. En ajoutant les villages limitrophes, il n'y a plus de doute! Cette commune de la province de Campobasso, région de Molise, compte aujourd'hui environ 2 300 habitants. Elle est situé à 25 km au nord-est de son chef-lieu, la ville de Campobasso.

Les Casacalendesi ont formé une association de secours mutuel dès 1924 à Montréal. Celle-ci existe encore aujourd'hui. Comme quoi cette communauté est encore bien vivante et fière de ses racines.

Côté ressources généalogiques, il est possible de retracer les baptêmes, mariages et sépultures de cette commune de 1809 à 1900 aux archives de l'État et pour les années plus récentes, il faut s'adresser à la mairie (anagrafe). Comme la majorité des migrants provenant de cet endroit sont arrivés avant 1930, il est possible de remonter leur généalogie sans trop de difficultés.

Voici le site web de l'association des Casacalendesi du Québec. http://casacalendamontreal.com/

samedi 23 janvier 2016

D'où viennent les Italiens de Montréal

D'abord, bonne année à tous!

Je déborderai légèrement du XIXe siècle car j'ai relevé les 55 mariages ayant eu lieu à la paroisse Notre-Dame-du-Mont-Carmel à Montréal en 1906, année d'ouverture de cette dernière.

Sur les 110 époux, 36 sont originaires de la province de Campobasso et 22 de Caserta. Donc environ 50% des individus sont originaires de ces deux provinces. 7 femmes se disent natives du Québec contre 2 hommes. Parmi ceux-ci, certains proviennent d'une famille d'origine italienne. Deux femmes dont le patronyme est d'origine italienne sont nées en France, mais aucun homme.

Il a été possible de retrouver l'acte de baptême de 25 des 36 époux provenant du Campobasso puisque les registres d'état civil sont disponibles pour cette province. En tout, nous avons retracé sans très grand effort 36 des 110 naissances, y compris bien sûr celles ayant eu lieu au Québec.

Quant à ceux qu'il reste à trouver, cela dépendra de leur «comune» d'origine. Les mormons ont certains de ces registres dans leur voûte. Pour d'autres, il sera possible d'écrire à la paroisse ou au centre d'archives. Pour une partie d'entre eux, il sera probablement impossible de retracer leur acte de naissance ou de baptême.

dimanche 13 décembre 2015

Paroisse Notre-Dame-du-Mont-Carmel

Notre-Dame-du-Mont-Carmel a été fondée en 1906 pour la communauté italienne de Montréal. Cette église, aujourd'hui démolie, se trouvait au centre-ville de Montréal. Voici le premier mariage à s'y être déroulé et enregistré au registre. Nous sommes bien à Montréal. L'acte est pourtant complètement rédigé en italien! Il en va de même pour les actes de baptême et de sépulture!

Mariage de Michelangelo Camarchioli et Maria Francesca Covatto le 15 janvier 1906.

dimanche 26 avril 2015

Michel François Angelo GIANELLI, d'hôtelier à consul général

Angelo Gianelli est hôtelier à Montréal dès le milieu des années 1850. Il est originaire de Gênes en Italie et fils de Barthélémi Gianelli etde Marie (...)  Il a un partenaire d'affaires du nom de Sébastien Compain dont il épouse Fanny, sa fille, le 24 novembre 1860 à Notre-Dame de Montréal.

         Extrait du registre de Notre-Dame de Montréal.

                                        Portrait de la famille Gianelli vers 1866 par William Notman, photographe.
                                        Collection William Notman, Musée McCord de Montréal.

On le retrouve dans l'annuaire Lovell de Montréal en 1861 alors qu'il est copropriétéaire du Cosmopolitain Hotel, Place d'Armes à Montréal.

         Extrait de l'annuaire Lovell de 1861.

Angelo Gianelli et Fanny Compain auront plusieurs enfants dont :
  • Angelo Carlo ca 1863
  • Alfred Henry ca 1864
  • Fanny ca 1866
  • Isabelle Marie ca 1868
  • Louis Francis ca 1870
  • Victor ca 1872
         Extrait du recensement du Canada de 1871. Notez l'erreur de prénom Antonio plutôt qu'Angelo.

Angelo brasse des affaires. Il devient importateur de produits italiens. Il sera également nommé Consul d'Italie au Canada et Terre-Neuve.

        Extrait de l'annuaire Lovell de Montréal de 1883

La famille immigre à Toronto au milieu des années 1880 où on les retrouve au recensement 1891. Angelo est alors importateur de vin.

Nous ne connaissons pas encore la date de décès d'Angelo Gianelli. Fanny est recensée en 1911 chez son fils Alfred. Elle est veuve.


samedi 29 janvier 2011

Pietro MORETTI

Pietro Jacopo Torello MORETTI est né le 16 et a été baptisé le 17 octobre 1810 au baptistère de la paroisse Santa Maria del Fiore à Florence. Il est le fils de Carlo, fils de Jacopo MORETTI, et d’Anna, fille de Gaetano SEQUI. Il a eu pour parrain Pietro, fils de Pasquale MONICCHI, et pour 2e témoin Gaetano, fils d'Antonio BORZATTI qui habite la paroisse de Santa Maria Maggiore à Florence. 

Acte de baptême de Pietro Moretti

Acte de baptême de Pietro Moretti enregistré au baptistère de Florence, paroisse Santa Maria de Fiore.


Acte de naissance de Pietro Moretti enregistré au bureau de l'état civil de la ville de Florence.


Carlo MORETTI, 24 ans, et Anna SEQUI, 20 ans, se sont mariés le 14 octobre 1809 à Florence*. L'époux est le fils de feu Jacopo MORETTI (fils de feu Domenico) et d'Anna GORI (fille de feu Carlo). Quant à l'épouse, elle est la fille de Gaetano SEQUI (fils de feu Andrea) et de Maddalena VEZZOSI (fille de feu Giovanni Battista). 

Jusqu'à ce jour, voici les enfants issus du couple Carlo MORETTI et Anna SEQUI, fille de Gaetano, dont le baptême a été retrouvé à Florence:

  • Pietro Jacopo Torello né le 16 et baptisé le 17 octobre 1810
  • Maria Annunziata Giovanna née et baptisée le 27 décembre 1811
  • Maria Maddalena née le 23 et baptisée le 24 mai 1813
  • Margherita Lisabetta Giacinta née le 15 et baptisée le 16 juin 1814
  • Metilde née le 14 et baptisée le 15 mars 1816
  • Luisa Pasquina Francesca née et baptisée le 6 avril 1817
  • Francesco Gaetano Luigi né le 3 et baptisé le 4 avril 1818
  • Ermenegildo Francesco Giuseppe né le 2 et baptisé le 3 novembre 1819

Carlo MORETTI, fils de Jacopo, semble s'être remarié avec Cherubina CANTINI dont au moins 3 enfants sont issus: Raffaello (1824), Cesare (1825) et Enrico (1829).

Le 21 mai 1839 à Montréal, Pietro MORETTI épouse Julie MONTANARI, fille de Paul, fonctionnaire de la douane, et de Mary Ann SPRADLEY. À son mariage, Pietro déclare qu’il est majeur, que son père, Carlo MORETTI, est vivant mais que sa mère, Anna BORZATTI (sic), est déjà décédée. De plus, on précise que ces derniers sont de la ville de Florence en Italie. 

                                        Acte de mariage de Pietro Moretti inscrit au registre de la paroisse Notre-Dame de Montréal.

Il reste encore une énigme à résoudre pour identifier Pietro MORETTI de façon certaine. Pourquoi le patronyme de sa mère inscrit dans l'acte de mariage est BORZATTI plutôt que SEQUI ? BORZATTI du second témoin dans l'acte de baptême enregistré au baptistère de Florence. Toutes les hypothèses se valent, mais on peut certainement penser qu'au décès de sa mère, Pietro a été placé chez sa marraine. Comme il était encore très jeune, Pietro ne connaissait peut-être pas le patronyme de sa mère. Il se peut aussi que ce soit le rédacteur de l'acte de mariage de Pietro MORETTI qui ait fait l'erreur en retranscrivant les informations dans le registre.

Le couple Moretti - Montanari a eu au moins 7 enfants dont plusieurs sont morts en bas âge. 

  • Julie épouse de Moïse LONGTIN, de Saint-Stanislas-de-Kotska, en 1863 à Montréal
  • Charles épouse Marie-Louise GUILBAULT, en 1867 à Montréal
  • Arthur épouse Marie-Louise BRIEN-DESROCHERS, en 1872 à Montréal


Recensements de Montréal

Outre les naissances et mariages de ses enfants, ce sont les recensements qui nous confirment la présence de MORETTI et sa famille à Montréal et qui nous permettent de suivre sa trace.

Recensement 1861 du Bas-Canada, Montréal page 44

  • Pierre MORETTI
  • Julie MORETTI
  • Julie MORETTI 21
  • Charles MORETTI 19 ans
  • Arthur MORETTI 12 ans

Recensement 1871 du Canada, Québec, Montréal Centre 104, Centre Ward b, page 12

  • Pierre MORETTI M 60 Italy Married Catholic
  • Julie MORETTI F 50
  • Arthur MORETTI M 21

Recensement 1881 du Canada, Québec, Montréal (Ville/City), quartier Saint-Laurent, page 24

  • MONETTE Pierre H 70 ans Italie catholique, marié,
  • MONETTE Julia F 60 ans née au Québec, catholique, mariée
  • MONETTE Fernando M 18 ans né au Québec, catholique, « store clerk » célibataire
  • COCHRANE Louisa F 22 ans née au Québec, catholique, servante célibataire


Autres traces 

Pietro Moretti figure dans l’annuaire Lovell de Montréal. Il exerce le métier de coiffeur. Mais Pietro a occupé plusieurs autres métiers dont celui de marchand.


Extrait de l'annuaire Lovell de Montréal en 1844-1845.


Voici une publicité publiée en août 1856 dans le journal L'Avenir.



Voici une autre publicité publiée entre autres dans le journal La Minerve et dans Le Pays en 1858.


Pietro MORETTI est décédé le 7 mars 1894 à Montréal à l'âge de 83 ans. L’annonce de sa mort a paru le 8 mars dans journal La Patrie. Il a été inhumé dans le cimetière Notre-Dame-des-Neiges.


Avis de décès de Pietro Moretti publié dans l'Italo-Canadese en mars 1894 à Montréal.


Sources :

Registres de baptêmes de la ville de Florence, paroisse Santa Maria del Fiore https://battesimi.duomo.firenze.it/

Portale Antenati (Portail Ancêtres en français)   https://antenati.cultura.gov.it/?lang=fr

Généalogie Québec   https://www.genealogiequebec.com/fr/

BAnQ numérique, extraits de journaux anciens. https://numerique.banq.qc.ca/

* L'acte de mariage de Carlo Moretti et Anna Sequi a été retrouvé par Marie-Pier Morin, descendante de Pietro Moretti.

Article mis à jour le 21 avril 2024