Jean Philippe LUQUESI, mouleur en plâtre

Jean Philippe LUQUESI (Gian Filippo Luchesi en italien), mouleur en plâtre, est né à Lucca, en Toscane, paroisse Saint-Michel, vers 1736. Il est le fils de feu Jean Marie LUCHESI et de défunte Marie Catherine SIMONI. Il quitte son pays alors qu'il a à peine 14 ans. Il se rendra d'abord en France, en particulier à Toulouse. Ensuite, il se rendra à Québec où il s'établira.

La toute première mention que nous avons de lui est sa présence au mariage d'un compatriote, Charles LUSSIGNAN (Carlo Lucignani) marié à Boucherville le 4 avril 1758. Sa signature atteste de sa présence.

Signature de Filippe LUCHESI.

C'est toutefois dans un document d'archives inusité qu'on retrouve une partie du parcours migratoire de LUCHESI. Il s'agit des témoignages de liberté au mariage. L'Église exigeait des immigrants célibataires qui désiraient se marier de présenter le témoignage de deux personnes parmi leurs connaissances pour attester du célibat du migrant. On cherchait ainsi à éviter les cas de bigamie. 

En vue de son propre mariage, LUCHESI demande à deux collègues mouleurs et plâtriers comme lui de témoigner en sa faveur. Charles BENOIT, aussi Lucquois d'origine, et Pierre GUILINETIN (sic), natif d'Arras en France, s'acquitteront de cette tâche.

Témoignage de liberté au mariage.

Ce document nous apprend que LUCHESI, plâtrier et mouleur en plâtre, est âgé de 22 ans au moment de son mariage en 1758 et qu'il est au Canada depuis un an. Il y est donc arrivé en pleine guerre de Sept Ans. On peut y lire qu'il est sorti de son pays il y a huit ans avec Charles BENOIT son témoin et compatriote qu'il dit connaitre depuis l'enfance.

C'est donc à Québec que LUCHESI s'est d'abord établi. Il y épouse Marie Catherine DUBREUIL le 23 octobre 1758. Deux jours plus tôt, le couple a passé un contrat de mariage devant le notaire Simon Sanguinet, père. Joseph Simon LESCOT et François FERRIERE y sont cités comme témoins et amis du futur époux. LUCHESI sera d'ailleurs présent au second mariage de DELORME le 31 mars 1761 à Québec.

Acte de mariage de Jean Philippe LUCHESI à Québec.


Extrait du contrat de mariage de Jean Philippe LUCHESI.

En octobre 1758, LUCHESI, demeurant rue Saint-François, est à nouveau appelé à témoigner, mais cette fois au procès d'un dénommé Pierre QUEURETÉ, migrant originaire de Savoie. Ce procès a eu lieu du 12 octobre au 6 novembre 1758. QUEURETÉ, accusé de vol dans les casernes du Roi, avait été six mois au service de LUCHESI. Le dossier du procès criminel est consultable en ligne dans le site de BAnQ numérique.

Le 2 octobre 1759, un certain Arnaud DUBOIS dit Toulouse, soldat dans les troupes de la Marine, arrivé depuis six ans au Canada, demande à LUCHESI de témoigner de sa liberté à se marier. Dans son témoignage, LUCHESI affirme connaitre le dit DUBOIS depuis 9 ans car 'il avait travaillé trois ans à Toulouse avec lui. De plus, il soutient connaitre aussi ses père et mère car il avait demeuré chez DUBOIS dans une chambre qu'il avait loué.

LUCHESI et son épouse auront onze enfants. Ils naitront d'abord à Québec, puis après la guerre, à Sorel et enfin à Montréal. Seulement deux filles, Catherine et Angélique, atteindront l'âge adulte. Catherine, célibataire, décèdera à l'âge de 20 ans. Angélique épousera Noël THEMENS, mais n'aura aucun descendant.

Nous ne connaissons pas la date de décès de Jean Philippe LUCHESI. Il est encore vivant le 4 mars 1777 puisqu'il signe l'acte de baptême de son dernier enfant. Au décès de sa fille Catherine, le 27 mai 1780, il est déjà mort. Quant à Marie Catherine DUBREUIL, elle épouse Jean STERLING le 16 avril 1782 à Montréal. Elle décède le 21 décembre 1792. Son acte de sépulture est enregistré à la paroisse du Sault-au-Récollet à Montréal.

Pietro DONATI, plâtrier

Commune de Coreglia Antelminelli

Pietro DONATI, fils de Bernardo et d'Annunziata MOSCARDINI, est originaire de Coreglia Antelminelli en Toscane où il serait né vers 1786. Il est décédé à Québec le 24 juillet 1866 à l'âge de 83 ans.

Les registres d'état civil disponibles en ligne ne nous permettent pas, pour le moment, de retracer l'acte de naissance ou le baptême de ce migrant. Les actes disponibles vont de 1807 à 1813 puis de 1850 jusqu'au début du XXe siècle. Ces registres nous ont permis de retracer le décès d'une soeur de Pietro, Maria Anna, décédée le 17 août 1852 à Coreglia à l'âge de 59 ans, ainsi que celui d'un frère, Domenico, décédé le 17 novembre 1865 à Coreglia à l'âge de 82 ans.

Il existe aussi un recensement de la population de Coreglia Antelminelli effectué en 1864 qui nous permet de retracer deux frères de Pietro DONATI. Selon ce document, Domenico DONATI, mentionné précédemment, fils de Bernardo, est né en janvier 1783. Il est l'époux de Lucia GONNELLA. On y retrouve aussi Matteo DONATI, fils de Bernardo, né le 18 avril 1791 époux de Caterina MUCCI. Les deux frères de Pietro ont une descendance.

Au Québec, la première trace que nous trouvons de Pietro DONATI est son acte de mariage du 5 mai 1818 à l'église Notre-Dame de Québec avec Marie Charlotte OUELLETTE, fille de feu Louis et de défunte Geneviève L'ITALIEN. Antoine BARELLI, un compatriote, sert de témoin à l'époux. L'époux et le témoin apposent leur signature au bas de l'acte.

Acte de mariage extrait du registre de la paroisse Notre-Dame de Québec.

Cette même année, DONATI est une des parties dans une cause civile. L'autre partie est un dénommé Cyrus FAY. 

Pietro DONATI et son épouse figurent au recensement paroissial de Notre-Dame de Québec en 1818, rue Sainte-Anne dans la Haute-Ville. Ils sont vraisemblablement jeunes mariés. Pietro est âgé de 31 ans et Charlotte en a 18.

Source : BAnQ. Archives de la paroisse Notre-Dame de Québec/CM1/F1, 7, p. 260.

DONATI semble avoir toujours habité la ville de Québec et ses enfants y sont tous nés, mais c'est à Montréal, dans le faubourg de Québec, que nous les retrouvons au recensement de 1825. La famille compte quatre personnes, soit deux adultes et deux enfants de moins de 6 ans.

Extrait du recensement du Canada de 1825.

Au recensement suivant, celui de 1831, la famille habite sur la rue Saint-Joseph à Québec. Elle compte six personnes, soit deux adultes, 3 enfants de 5 ans ou moins et un enfant entre 6 et 14 ans. Pietro DONATI exerce toujours le métier de plâtrier. On retrouve une publicité de l'artiste dans la Gazette de Québec en mars 1835. Son atelier loge au 6, rue Jupiter, devenue la rue des Zouaves en 1908.

Oeuvre de Pietro Donati.

Publicité dans la Gazette de Québec en 1835.







Quelques années plus tard, en 1852, le ménage compte 5 personnes : Pietro 66 ans, qui déclare être peintre, son épouse Marie Ouellette 52 ans et trois enfants, Adélaïde 15 ans, Virginie 12 ans et Joseph 10 ans.

Extrait du recensement de 1852.

Au recensement de 1861, Pietro DONATI a 75 ans. Il est recensé avec son épouse, Marie Charlotte Ouellette, 61 ans, ainsi qu'avec Thomas BÉDARD, 24 ans, son gendre, Virginie DONATI, 23 ans, sa fille et épouse de Thomas, Joseph DONATI, 19 ans, son fils et Alfred Thomas BÉDARD, 1 an, son petit-fils.

Extrait du recensement de 1861.

Pietro DONATI s'est éteint le 24 juillet 1866 à Québec à l'âge de 83 ans selon ce qui est rapporté dans les journaux.

Extrait du journal Le Canadien, édition du 25 juillet 1866.


Aussi venu de Coreglia Antelminelli

Tommaso CARLI


Lien intéressant:

Visit Tuscany : Les figurines en plâtre

Agostino DONATI un cousin écossais

Andrea CASTELLETTI, horloger et hôtelier

Andrea CASTELLETTI serait né le 8 septembre 1833* dans la province de Lucca, en Toscane. Il est décédé le 21 juin 1898 à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec.

CASTELLETTI est d'abord engagé comme commis chez le commerçant Augustin Matte de Chambly. Le 21 juin 1858, André CASTELLETTI, orfèvre, fils de Richard et de Sabine PAOLINELLI de Lucques en Toscane, épouse Hélène TENAGLIO, fille de Pierre et de Marie MAILLOUX de Chambly.

Acte de mariage tiré du registre de la paroisse Saint-Joseph de Chambly, au Québec.

CASTELLETTI s'établira ensuite à Napierville vers 1861ou son fils Louis est né. Il s'y trouve lors du recensement de 1861.

Extrait du recensement de 1861 de Napierville.

Il déménage ensuite à Saint-Jean-sur-Richelieu. André CASTELLETTI y a tenu une boutique d'horlogerie sur la rue Front de 1866 à 1870 (voir l'annonce ci-bas). 

Journal Franco-Canadien du 22 décembre 1866.

En 1870, il déménage son commerce qui changera de vocation. CASTELLETTI deviendra hôtelier mais fait d'abord la publicité de son restaurant italien dans le journal local.

Journal Franco-Canadien édition du 8 mars 1872.

La famille CASTELLETTI est d'ailleurs recensée à Saint-Jean en 1871. Outre André, hotelier, et son épouse Hélène, on y retrouve Caliste 12 ans, Edmond 7 ans, Laura 5 ans, Napoleon 4 ans, Angelina 2 ans et Joseph 3 mois.

Extrait du recensement 1871 de Saint-Jean-sur-Richelieu.


Journal La Minerve édition du 4 avril 1876.

La famille est toujours à Saint-Jean lors du recensement de 1881. André est alors fabriquant de montres et hôtelier. La famille s'est agrandi. On y retrouve Joseph qui a 6 ans et Anna 5 ans.

CASTELLETTI sera propriétaire de l'hôtel Windsor sur la rue Richelieu. Cet hôtel changera de nom et deviendra l'hôtel Richelieu.

En 1889, le journal Franco-Canadien de Saint-Jean publie l'annonce de l'encan des meubles et vaisselles de l'hôtel Richelieu.


Extrait de l'édition du 26 avril 1889 du journal Franco-Canadien.


André CASTELLETTI, bijoutier, décèdera à Saint-Jean-sur-Richelieu le 21 juin 1898 à l'âge de 64 ans et a été inhumé le surlendemain.

Acte de décès d'André Castelletti.


Michele RIGALI, statuaire à Québec

Michele RIGALI est baptisé à la paroisse Santa Maria di Loppia, près de Barga, le 25 mai 1841. Il est le fils de Domenico RIGALI et d'Annunziata EQUI.



Michele Rigali entouré de son épouse et de ses fils.


Acte de baptême de Michele Filippo RIGALI.

Michele quitte l'Italie pour l'Amérique le 11 mars 1856 tel que le stipule le recensement paroissial de 1856 présenté ci-dessous «anda in America il 11 Marzo 1856».

Recensement paroissial de Santa Maria di Loppia de 1856

Michele épouse Mary PUTNAM aux États-Unis où ils ont leurs enfants. Michele est recensé avec son épouse et un cousin germain en 1860 à Manchester, comté de Bennington, Vermont. Il a 19 ans.

 Extrait du recensement fédéral de 1860, Manchester comté de Bennington, Vermont, page 96.

La famille immigre au Québec vers 1866 où il exerce le métier de statuaire. Il réalisera entre autres les statues de la façade de l'église St-Jean-Baptiste de Québec.

Recensement 1881 du Canada, ville de Québec.

Michele décède le 5 juin 1910 à Québec.

Fait intéressant, il est le petit-cousin des frères Severino (mon arrière arrière grand-père maternel) et Ferdinando Da PRATO, migrants installés à Alexandria en Ontario. Ils sont apparentés par les EQUI, patronyme de leurs mères. Mais aussi par les PELLEGRINI, puisqu'ils ont tous les deux une grand-mère portant ce patronyme. Il s'est avéré que ce sont deux soeurs.

Voir l'article au sujet de Severino Pietro Agostino Da PRATO.

Autres articles intéressants au sujet de Michele RIGALI:

Dictionnaire biographique du Canada : RIGALI, Michele
Ville de Québec : RIGALI, Michele 1841 - 1910