Les EQUI de Fornaci à Toronto

Les EQUI de Toronto sont issus d'une même famille. Luigi et Giovanni EQUI sont les fils de Cristofano EQUI (fils de Gio. Pellegrino) et de Caterina GIANNINI (fille de Cristofano).


Les recensements de la paroisse Santa Maria Assunta à Loppia nous permettent de déterminer le moment où les deux hommes quittent leur famille pour aller vendre des figurines de plâtre. 

Le premier à quitter le nid familial est Luigi né le 23 janvier 1832 à Fornaci di Barga. Déjà au recensement de 1847, on indique «alle figure» tout à côté de sa date de naissance. Giovanni partira «alle figure» en 1851. Ce dernier est né le 7 avril 1837 aussi à Fornaci di Barga. On constate également que leur frère Giuseppe s'en ira «alle figure» en juillet 1855. Il est né le 29 octobre 1839 à Fornaci di Barga. Nous n'avons toutefois pas retrouvé sa trace.

Recensement 1847, Fornaci du Barga.

Recensement 1853, Fornaci di Barga.















Luigi et Giovanni EQUI partent ensemble pour l'Amérique à bord du Bondar, au départ du Havre en France, et arrivent à New York le 21 mai 1853.

Extrait de la liste de passagers du Bondar arrivé au port de NY en mai 1853.

C'est toutefois à Toronto (autrefois appelée York) au Canada que l'on retrouvera les deux frères grâce au recensement du Canada de 1861. On y trouve Luigi (Luis), âgé de 27 ans, et Giovanni (Jo.), âgé de 23 ans. Ils tiennent une épicerie sur King street dans la paroisse St Andrew's. Fait à la fois curieux et intéressant, ils déclarent «Church of England» comme religion.

Extrait du recensement du Canada de 1861.

Giovanni (John au Canada) se marie le 23 octobre 1863 à Toronto avec Emilie Johanna Louisa GOSSLING, fille de Frederick et Caroline GOSSLING, originaires de Prusse.



Quelques jours avant, soit le 13 octobre 1863 également à Toronto, Luigi unissait sa destinée avec Margaret Jane RUSSEL, fille de William et Helen CARGILL. Le couple aura au moins trois enfants nés à Toronto, William John en 1864, Louis James en 1865 et Francis Frederick vers 1869. Margaret Jane décède le 22 août 1876 à Toronto laissant Luigi seul avec ses trois fils.

Extrait du recensement 1881 du Canada.

Au recensement de 1901, le dernier où l'on retrouve Luigi, il a 68 ans et vit avec son fils William. On le dit de confession Baptiste.

Extrait du recensement 1901 du Canada.

Luigi EQUI s'éteint le 10 octobre 1907 à Toronto des suites d'une maladie cardiaque. Il est inhumé le lendemain dans la Nécropole de Toronto.

Quant à son frère Giovanni (John) EQUI, il aura une toute autre destinée dont nous traiterons dans une prochaine publication.

Sources

Barga Genealogy Research Group : recensements paroissiaux de Loppia. (abonnement requis)
FamilySearch : liste de passagers arrivés au port de New York et les mariages de Toronto.
Ancestry : recensements du Canada. (abonnement requis)



Samuele RELA de Valdottavo en Toscane à Lauzon au Québec

Samuele RELA, fils d'Eustachio RELA et de Carola BERTUCCELLI, est né à Valdottavo vers 1853-1854 selon l'âge donné à divers recensements. Il est décédé le 8 juin 1834 à Lauzon. Son certificat de décès donne plutôt le 8 novembre 1850 comme date de naissance. Puisque les registres disponibles en ligne ne commencent qu'en 1851, il nous est impossible de vérifier cette hypothèse pour le moment.


Toutefois, nous avons bien retracé le mariage des parents de Samuele. Eustachio RELA, 21 ans, et Carola BERTUCELLI, 23 ans, se sont mariés le 24 juin 1851 à la paroisse San Pietro di Valdottavo. 

Registre de l'état civil de Valdottavo, commune de Borgo à Mozzano.

La naissance d'au moins deux fils issus du couple est enregistrée à Valdottavo. Gio. Armante est né le 20 février 1854 et Gio. Battista Luigi né le 8 juin 1856. À noter que la famille habite un lieu-dit qui s'appelle Tempagnano.

Samuele RELA (Samuel au Québec) arrive au Québec vers 1883. Il s'installe à Saint-Roch, quartier de la ville de Québec, où il est statuaire. La petite communauté italienne de la région de Québec est tissée serrée. Samuel ne mettra pas longtemps avant de se marier. 

C'est le 27 octobre 1884 à la paroisse Saint-Joseph-de-Lévy de Lauzon qu'il prend pour épouse Eléonore BARGONE, fille d'Ambroise BARGONE et d'Henriette GONTHIER. L'acte de mariage nous révèle la présence du père de l'épouse, de Michel BARGONE son oncle, de Michele RIGALI statuaire de Québec et d'un de ses fils ainsi que d'un certain Sisto IGNOTI. 

Acte de mariage de Samuele RELA et Eléonore bARGONE.

Le couple RELA-BARGONE aura au moins 13 enfants, nés presque tous à Lauzon, entre 1885 et 1910.

En 1891, Samuel RELA, 37 ans, est recensé à Lauzon avec sa famille. Il habite avec son beau-frère Aurèle BARTONI, époux de Florida BARGONE. Les deux hommes exercent le métier de statuaire.

Extrait du recensement de 1891.

Le 18 novembre 1891, RELA est accusé d'exercer le commerce de colportage sans licence, tel que le rapporte le journal l'Événement, accusation à laquelle il a plaidé coupable. Il est intéressant de constater que non seulement le commerce ambulant de statues et d'images existait à l'époque, mais qu'il constituait un "problème" selon les autorités.

Entrefilet publié dans le journal l'Événement.

Samuel RELA aura d'autres démêlés avec la justice, entre autre avec son partenaire et beau-frère BERTONI en 1888 dans une affaire de vol de droit d'auteur où ils sont accusés d'avoir copié une oeuvre. Le délit est rapporté dans l'édition du 16 juin du Quotidien.

Entrefilet publié dans Le Quotidien de Lévis.

On retrouve Samuel RELA (ou RELLA) à Lauzon dans les recensements du Canada disponibles jusqu'en 1931, dernier recensement où Samuel est énuméré. Selon ce document, il a alors 82 ans et habite au 37 rue Couillard à Lauzon.

Extrait du recensement de 1931 du Canada.

Samuel RELA décède à Lauzon le 8 juin 1834. ▪︎


Sources

Portail Ancêtres (Antenati) : État civil de la commune de Borgo a Mozzano.

Généalogie Québec : Registres paroissiaux d'état civil. (abonnement requis)

BAnQ numérique : journaux anciens

Bibliothèque et Archives Canada : collection des recensements du Canada.


Cristino STEFANI figuriste et marchand

Gio Maurizio Cristino STEFANI, fils de Domenico Antonio STEFANI et d'Anna MICHELINI, est né le 26 juin 1832 et a été baptisé le même jour à Loppia, commune de Barga en Toscane. Décédé le 24 juillet 1911 à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec à l'âge de 79 ans.


Acte de baptême de Cristino STEFANI.

«Alle figure» est une expression qui est souvent notée à côté des individus énumérés dans les recensements des diverses paroisses de la commune de Barga. Au recensement de Loppia de 1853, c'est le cas pour Cristino STEFANI et son frère Pietro. On a indiqué «alle figure» à côté de leur nom. Ils sont partis hors de leur commune pour vendre des figurines de plâtre, possiblement comme vendeurs itinérants, et ce depuis au moins 1847.

Extrait du recensement paroissial de Loppia de 1853.

C'est à Saint-Jean-sur-Richelieu que nous retrouvons ensuite Cristino STEFANI où il se marie en premières noces le 18 juin 1862 avec Hélène LANDRY, fille de René LANDRY et de Céleste TREMBLAY. À noter que le nom de famille de la mère de Cristino est différent de celui indiqué dans son acte de baptême et dans les divers recensement. Quant à son père, on le dit défunt. En effet, il est décédé le 31 octobre 1861 à Loppia.

Acte de mariage de Cristino STEFANI avec Hélène LANDRY.

Hélène LANDRY décède le 21 août 1868 à l'âge de 23 ans à Saint-Jean-sur-Richelieu. Elle aura donné naissance à trois garçons dont seul le dernier, Louis Floride, aura un destin. Les deux autres sont décédés âgés de quelques mois.

Ayant un enfant à charge, Cristino STEFANI se marie en secondes noces avec Joséphine LEBEAU, fille de Joseph LeBEAU et de Séraphine COLLET, le 8 février 1868 à Saint-Jean-sur-Richelieu. De cette union naitront trois filles.

Acte de mariage de Cristino STEFANI avec Joséphine LEBEAU.

En 1894, Cristo STEFANI a fait un voyage en Europe. On ne connait pas le but de ce voyage ni les lieux visités. Selon l'entrefilet publié dans le Franco-Canadien, on peut en déduire au moins l'intention de se rendre en France et en Italie. Nous n'avons à ce jour trouvé aucune trace du voyageur dans les listes de passagers.

Numéro du 13 juillet 1894 du journal Le Franco-Canadien.

Cristino apparait comme épicier dans l'annuaire Lovell des Cantons de l'Est de 1898 sous le nom de Christin STÉPHANIE. Il s'agit là d'une des nombreuses variantes de son nom. Il habite au 46 rue de Salaberry.

Cristino STEFANI est recensé une dernière fois à Saint-Jean en 1911. Une dizaine de jours avant son décès, il dicte ses dernières volontés au notaire Eugène Archambault. Il s'agit d'un second testament. Le premier a été rédigé en 1909 par le notaire Aimé Lussier.

Cristino STEFANI décède le 24 juillet 1911 à l'âge de 79 ans à Saint-Jean où il est inhumé trois jours plus tard.


Sources

FamilySearch : baptêmes, mariages, sépultures de Saint-Jean-sur-Richelieu 1861-1876.

BAnQ numérique : journaux anciens.

Barga Genealogy Research Group : registres de Loppia. (abonnement requis)


Raffaello CASCI statuaire de San Pietro in Campo

Raffaello CASCI, statuaire, fils de Luigi (de Bartolomeo) CASCI et de Luisa (de Girolamo) FUNAI, est né et a été baptisé le 21 avril 1868 à San Pietro in Campo, commune de Barga en Toscane.


Au XIXe siècle, plusieurs statuaires, figuristes et plâtriers ont fait le voyage vers la province de Québec pour décorer les nombreuses églises catholiques construites à cette époque. Certains se sont installés définitivement à Montréal, à Québec (capitale de la province) ou même parfois dans de plus petites localités. D'autres ont plutôt choisi de venir y travailler temporairement, puis sont rentrés en Italie ou bien sont partis oeuvrer ailleurs dans le monde.

Acte de baptême de Raffaello CASCI.

Le passage de Raffaello CASCI à Montréal a été plutôt discret et court. Peu de documents nous en indiquent la trace pour le moment. La première mention trouvée à ce jour est l'entrée dans l'annuaire Lovell de 1895-1896. On y trouve un certain Raphael CARZI, plâtrier, demeurant au 24, rue Louis Hipolite à Montréal. 

Puis, le 6 mars 1896, Raffaello CASCI, statuaire de profession, signe un bail d'une durée d'un an, à commencer le 1er mai suivant, chez le notaire Eusèbe LALIBERTÉ de Montréal. Le logement se trouve au bas d'un immeuble situé au 46, rue Saint-Christophe avec droit à la cave comme hangar. L'annuaire Lovell de Montréal pour l'année 1896-1897 confirme la présence du statuaire à cette adresse dans lequel il figure sous le nom de CASSI, Raffaello. 

Page 1 de 3 du bail signé par Raffaello CASCI en 1896 à Montréal.

Enfin, nous trouvons aussi son acte de mariage avec Pauline VANNINI, fille de Constantino VANNINI et de Matilda DE FERARI, qui a été célébré le 12 octobre 1896 à l'église Saint-Jacques. CASCI est le fils de Luigi CASCI et de Louisa FORNARI (sic).

Acte de mariage de Raffaello CASCI avec Pauline VANNINI.

C'est ensuite à San Pietro in Campo qu'on retrouvera la trace de Raffaello et sa jeune épouse où leur fils Nello Federico Giovanni a été baptisé le 1er janvier 1900 né le 22 novembre 1899 (le 26 selon son acte de naissance). Il a eu pour parrain Fortunato CASCI, son oncle, et pour marraine, Rosa FUNAI, sa tante.

L'acte de naissance nous apprend que c'est la sage femme qui en fait la déclaration à la place du père absent pour cause de maladie (assente anzi ammalato). Le père est toujours figuriste. Pour faire cette déclaration, la sage femme est accompagnée de deux témoins dont Fortunato CASCI, oncle de l'enfant.

Acte de naissance de Nello CASCI.

Acte de baptême de Nello CASCI.

L'enfant décèdera le 2 6février 1901 à San Pietro in Campo à l'âge d'un an et deux mois.

Acte de sépulture de Nello CASCI.

Luigi CASCI, le père de Raffaello est décédé le 15 octobre 1899. Est-ce pour cette raison que Raffaello est rentré en Italie? Il n'est pa possible de le confirmer. Pour le moment, nous ne connaissons pas le destin de Raffaello CASCI, ni celui de son épouse.

Sources 

Barga Genealogy Research Group : registres paroissial de San Pietro (abonnement requis)

BAnQ : registre du notaire Eusèbe Laliberté 12 mars 1896, acte no 3096.

BAnQ : collection d'annuaires Lovell, Montréal et sa banlieue.

Généalogie Québec : registre paroissial de l'église Saint-Jacques (abonnement requis)